Les 10 facteurs de non fécondité dans un couple

Je tenais à écrire un article à ce sujet car je reçois parfois des femmes désireuses d’avoir un enfant et que bien qu’elles soit fécondent et que leurs hommes le soient aussi, il arrive parfois que cela ne marche pas. Je vais dans cet article résumer les facteurs qui peuvent entraver un couple d’avoir un enfant. En tant qu’ostéopathe, pourquoi un tel intérêt à se pencher sur la question? Cela se pourrait-il que l’ostéopathie peuvent agir sur ce thème?

I Rappel anatomo-physiologique de la reproduction sexuelle

a) Coté Homme

Les testicules fabriquent les spermatozoïdes. En moyenne il faut 7 jours pour qu’un spermatozoïde arrive à maturité. Beaucoup de facteurs peuvent influencer la qualité et la quantité des spermatozoïdes. La prostate et les glandes séminales vont sécréter des facteurs importants pour aider les spermatozoïdes (avant et après l’éjaculation) à migrer correctement dans l’appareil sexuel féminin. La testostérone est l’hormone nécessaire à la fabrication des spermatozoïdes. Le cerveau est également grandement impliqué dès lors dans la régulation hormonale. ( comme quoi, tout s’explique 🙂 )

b) Coté femme ( encore une fois de plus, cela est plus complexe)

Ce sont les ovaires qui vont fabriquer le futur ovule. Contrairement à l’homme qui pourra fabriquer des spermatozoïdes tout au long de son existence ( sauf Andropause), les femmes possèdent dès leur naissance un stock d’ovules prédéterminés par leurs génétiques. C’est pourquoi une fois le stock épuisé toutes les femmes rentrent en ménopause. Ceci explique pourquoi toutes les femmes sont inégales entre elles vis à vis de l’arrivée de la ménopause.

L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’utérus, c ‘est le futur nid douillet de l’embryon. A noté également que l’endomètre et le col utérin subissent aussi des modifications durant leurs cycles. Approchant de l’ovulation , l’endomètre se prépare à recevoir un possible ovule fécondé et le col de l’utérus se voit apparaître une glaire cervicale ( sorte de toile d’araignée fibrineuse pouvant capter les spermatozoïdes). Nous verrons plus loin, l’importance de cette glaire dans la fécondité.

Côté hormonale, ce sont le cerveau et les ovaires principalement qui communiquent entre eux par le biais de « feedback » pour établir un cycle menstruel. Si je pars sur le principe qu’une femme est réglée sur 28 jours, le premier cycle ( 1er au 14e jour) est la phase folliculaire : phase durant laquelle les menstruations sont présentes et qu’un nouveau follicule ovarien se développe pour devenir ovocyte et prêt à être envoyé au sein de la trompe. Le 14eme jour est le stade de l’ovulation : l’ovocyte est capté par une trompe et attend sagement d’être fécondé ou non. Le pic de LH ( hormone luténéisante) est responsable de l’ovulation. La progestérone joue quant à elle un rôle prépondérant dans le cycle menstruel de la femme et le maintien de plusieurs structures.

En cas de non fécondation la 2ème phase dite lutéale amène l’endomètre en régression et à un futur délabrement : les menstruations. Par contre, si fécondation il y a, l’ovule fécondé va migrer vers l’endomètre de l’utérus pour s’y implanter ( = la nidation). Ainsi, la réponse hormonale maintiendra tous les éléments permettant à l’embryon de se développer au sein de l’utérus. La progestérone à un rôle majeur dans cette phase de maintien.

 

fécondité

La période de fécondité d’un couple

C) Moment de fécondité

A noter une chose importante est que l’ovule a une durée de vie d’une douzaine d’heures, et que les spermatozoïdes ont une durée de vie de 24 à 48h. La femme est alors fertile (zone de fécondité) pendant environ 3 jours. Cela veut dire que quelques jours avant quelle ait  ovulé, les spermatozoïdes présents lors des précédents coïts sont encore viables et peuvent être piégés par la glaire cervicale. Ils peuvent ainsi au moment de l’ovulation  migrer dans l’utérus et les trompes de Fallope. Après l’ovulation, le lendemain par exemple, l’ovule est lui aussi encore viable ce qui peut rendre le coït après l’ovulation efficace également ( voir schéma ci-dessus).

II Les facteurs de stérilité d’un couple

Les facteurs de stérilité dans un couple sont touts les facteurs qui entravent à un moment donné la physiologie de la reproduction sexuelle vu dans le chapitre précédent.

1) Spermogramme

La qualité des spermatozoïdes est la première hypothèse envisagée lorsqu’un couple fait appel à la médecine pour solutionner son problème. Un spermogramme est alors effectué pour connaître la quantité et la qualité des spermatozoïdes. Si la qualité des spermatozoïdes de monsieur est bonne alors les autres facteurs de stérilité devront être recherchés chez sa femme.

2) Les problèmes hormonaux

Chez l’homme un défaut de testostérone peut en effet rendre un spermogramme nul ( azospermie : absence de spermatozoïde) ou oligospermie ( très peu de spermatozoïdes) ou bien un spermogramme présentant des spermatozoïdes non viables. La cause de la stérilité chez l’homme peut être consécutive également à certaines pathologies comme les oreillons.

Chez la femme , la non-ovulation et une nidation non optimale peuvent engendrer un problème de stérilité d’origine hormonale. Il se peut que des cycles menstruels soient anovulatoires (sans ovulation) pour plusieurs raisons mais aussi que certaines structures ne garantissent pas un bon maintient hormonal et structurel nécessaires à la survie de l’embryon.

a) Pic de Lh trop faible : La LH est une hormone qui provoque l’ovulation. C’est lorsqu’elle atteint un pic lors du 14eme jour ( d’un cycle de 28 jours ) que l’ovocyte est éjecté de l’ovule. Certaines femmes peuvent être non fertiles par manque de pic ou un pic trop faible de LH. Un traitement hormonal peut être bénéfique.

b) Corps jaune non maintenu :Le corps jaune en présence d’une fécondation se nomme le corps jaune gestatif ou corps jaune de grossesse. Il persiste pendant le 1er trimestre de la grossesse et assure une production massive de progestérone  nécessaire au maintien de la grossesse. Il est ensuite relayé par le placenta. Si celui ci est déficient il ne pourra maintenir la grossesse dans les 3 premiers mois et sera responsable d’une fausse couche. Un traitement hormonal peut-être également bénéfique.

c) Conséquence de la pilule:  L’arrêt de la pilule a pour conséquences parfois de chambouler tous les processus hormonaux physiologiques constater dans les premiers mois d’arrêt et cela peut engendrer pendant une longue période des cycles anovulatoires ou des cycles menstruels non cycliques. En règle générale, cela se régule avec le temps et tout seul mais il se peut que cela perdure plus longtemps que prévu.

d) Courbe ménothermique: L’étude de la courbe thermique est basée sur l’effet hyperthermiant de la progestérone sécrétée par le corps jaune en deuxième moitié du cycle menstruel. Cette courbe doit être biphasique.

  • Dans un cycle ovulatoire   normal :
    • pendant les jours qui suivent les règles la température basale se maintient autour de 36,5° C ; mais en effet, il n’existe pas de degré normal de température basale, chaque femme a sa température de base
    • le décalage thermique survient vers le 14 ème jour du cycle, c’est une augmentation de la température basale de 3 à 5 dixièmes de degré, elle survient brusquement (ou, dans certains cas, en quelques jours). La température peut arriver jusqu’à 37,2 degrés ce qui rappel étrangement un film qui s’intitulait : 37,2 le matin . Vous comprendrez alors peut être pourquoi ce film se dénommait ainsi 😉
    • la température va se maintenir élevée pendant une durée supérieure à 11 jours (12 à 14 jours) formant ce que l’on appelle le plateau thermique.
    • la température s’abaisse la veille, le jour des règles ou peu après et atteindre de nouveau son niveau basal d’avant le plateau thermique.
    • théoriquement,  le jour le plus bas de la courbe de température (que l’on observe juste avant le décalage thermique) correspond à l’ovulation. Mais les études approfondies (échographie et dosage de LH) montrent que le dernier jour de température basse ou le premier jour du début du plateau thermique ne correspond pas toujours à l’ovulation qui peut survenir dans une fourchette comprise entre 5 jours avant ou 4 jours après ce point.
  • En cas de grossesse débutante on constate :
    • un retard de règles associé à
    • un plateau thermique qui se prolonge au delà de 16 jours.
  • Dysovulation (ovulation anormale) si :
    • montée thermique tardive ou lente ;
    • et / ou si la durée du plateau thermique est courte
    • mais il existe des courbes thermique biphasique malgré un corps jaune défaillant
  • Anovulation (absence d’ovulation) :
    • pas de décalage thermique.
courbe

Courbe ménothermique biphasique normale

Il est donc important dans un cadre d’étude sur la stérilité d’un couple de voir si cette courbe biphasique apparaît. Il est essentiel que cette courbe soit en 2 phases thermiques. Vous pouvez vous même observer cela en prenant votre température ( anale et pas vaginale) chaque matin au réveil sans vous levez de votre lit. Bien évidemment la prise de certains médicaments comme des antalgiques ont un effet antipyrétique ( c’est à dire qu’il abaisse la température corporelle comme le doliprane notamment). C’est pourquoi il sera important chaque jour de noter touts les médicaments que vous auriez pu prendre et qui pourraient fausser l’établissement de la courbe. Il est également intéressant d’annoter sous chaque jour tous les symptômes liés à votre cycle ( pertes vaginales, douleur etc)

tableau

Exemple de tableau à remplir

 

3) Les problèmes de trompes utérines

Les trompes de Fallope sont le lieu de fécondation et de migration de l’ovocyte , des spermatozoïdes et du futur embryon. Sachez qu’en règle générale un ovaire envoi un embryon une fois sur deux lors de l’ovulation. Un mois l’ovaire droit envoi son ovule, l’autre mois c’est l’autre qui ovule. L’ovaire envoi donc un ovule vers les trompes qui est capté par les trompes de Fallope. Une fois capté, si spermatozoïdes il y a dans cette région alors il peut y avoir fécondation et ensuite migration pour une nidation.

Pour que les spermatozoïdes arrivent jusque là , il faut donc que la trompe soit en parfaite état. Des séquelles de salpingite ( inflammation de la trompe) notamment peuvent entraver ce chemin. Bien entendu la ligature des trompes a pour conséquences de bloquer le passage aux spermatozoïdes donc une fécondation.

4) Malformations utérines et malformations des trompes 

Les malformations utérines sont souvent rencontrées lors des tests médicaux motivés par une non fertilité. L’utérus peut avoir une malformation congénitale notamment les femmes de la génération Distilbène. Les conséquences du Distilbène, une hormone prescrite pendant 30 ans pour prévenir les fausses couches, touchent aujourd’hui la 3e génération. Les petits-fils et petites-filles de femmes ayant pris du Distilbène ( après guerre)  sont, eux aussi, sous surveillance. L’un d’entre eux vient d’obtenir la reconnaissance d’un lien entre ce médicament et son handicap. Cancer, hypoplasie, malformations utérines, malformations des trompes, les conséquences de cette hormone est incommensurable. Plusieurs femmes et sans doute certaines adolescentes d’aujourd’hui peuvent être indirectement touchées. Un utérus bicorne ( en 2 parties) par exemple peut entraver l’ascension des spermatozoïdes ou la nidation de l’embryon. Merci qui ? Merci le lobbying pharmaceutique et son désir d’expansion financière. 

5) Gradient acido-basique

Le gradient acido-basique est primordial pour l’ascension des spermatozoïdes au travers de l’utérus et des trompes. En effet le sperme à un ph basique alors que les sécrétions de l’appareil sexuel de la femme sont plutôt acides. C’est ce gradient qui va attirer les spermatozoïdes vers les trompes et donc vers l’ovule. Ce gradient peut être altéré par des virus ou bactéries mais aussi par un problème vasculaire du petit bassin.

6) Séquelles d’IVG et de curetage

Le ou les différent(s) IVG qu’aura subi une femme altère(nt) la qualité de l’endomètre. Lieu de nidation, celui-ci peut-être fortement endommagé lors des IVG et curetage utérin. Si ce dernier est trop altéré la nidation sera mission impossible.

7) L’utérus rétro-versé, rétro-fléchi : Première partie

Pour certains gynécologues, ce facteur mécanique n’est pas du tout en prendre en considération. Pourtant plusieurs d’entre eux se rendent compte que plusieurs de leur patientes sont tombées enceinte après un passage chez l’ostéopathe et donc les gynécologues me sollicitent pour que je leur explique ma vision mécaniste de ce phénomène et son intérêt  également dans les dyspareunies (Lire mon article sur les dyspareunies dans : Améliorer sa sexualité avec l’ostéopathie?   )

Coté mécanique: Lorsque un ovule est fécondé, il vient donc migrer dans l’utérus pour s’y accrocher. Pendant les premiers mois de grossesse , l’utérus se redresse. Lorsqu’il est en position physiologique : ante-versé, ante-fléchis cela ne pose à priori aucun problème: l’utérus s’élève correctement. Mais lorsqu’il est en position rétro-versé, rétro-fléchi, la tension ligamentaire consécutive à cela peut être à frein à sa surélévation, ce qui pourrait dans certains cas être la cause de fausses couches.

L’ostéopathie peut régler dans certains cas ces problèmes de rétroversions.

8) L’utérus rétro-versé, rétro-fléchi : Deuxième partie

En plus d’être la cause d’éventuelles fausses couches inexpliquées par la médecine classique, le fait que l’utérus soit bloqué de façon rétro-versé et rétro-fléchi cela à également pour conséquence d’abaisser le col de l utérus. Cet effet provoque alors lors de l’acte sexuel et lors de l’éjaculation de l’homme une non captation au niveau du col de l’utérus des spermatozoïdes par la glaire cervicale.

9) Le tabac, l’alcool, les médicaments, les carences 

Bien évidemment que tous les produits stupéfiants et autres drogues « légales » sont néfastes pour la physiologie humaine en général et donc cela l’est aussi pour la physiologie de la reproduction. Certains médicaments comme les anti-inflammatoires le sont également. C’est pourquoi il est important d’écouter les conseils de votre médecin ou de votre gynécologue. Enfin, il est bien évident que de grosses carences alimentaires peuvent avoir un gros impact sur la non fécondité d’un couple. L’anorexie stoppe le cycle menstruel de la femme.

10) L’angoisse, le stress

Lorsque l’équipe médicale a écarté touts les problèmes « médicaux » pouvant entraver une bonne fécondité, il parle alors de facteurs psychogènes. Bien que pour moi assez minimes, l’anxiété, le stress sont des facteurs qui pourraient entraver un désir d’enfant. Si c’est votre cas, autant mettre toutes les chances de votre côté et traiter la source de ces angoisses.

III Coté Ostéopathie

En ostéopathie, lorsque la médecine a écarté les problèmes hormonaux, les problèmes structurels , organiques, alors nous pouvons être d’une grande utilité au travers notre logique mécanique. Un utérus rétro-versé pourra être manipulé ainsi que l’amélioration de la vascularisation local de l’appareil génital chez la femme. Si l’on vous dit que votre problème de non fécondité est lié au psychologique alors passez par la case ostéopathie avant d’aller voir un psy. Cela pourra sans doute vous être d’une grande utilité.

IV Conclusion

Lorsqu’un couple fait des démarches pour avoir un enfant car naturellement il n’y arrive pas, plusieurs facteurs vont être étudiés comme certains facteurs  parmi les 10 cités mais pas tous. C’est pourquoi l’ostéopathie, par sa vision mécanique, peut alors solutionner des problèmes de non fécondité d’un couple avant d’envisager le fameux facteur si facile à mettre en cause : » c’est dans votre tête Madame ». Évidemment que le facteur psychologique est intéressant à étudier mais je pense qu’il a souvent bon dos pour expliquer un phénomène de non fécondité d’un couple. Il existe également les moyens de procréations assistés qui peuvent être une solution. Ne dramatisez pas, prenez votre temps, renseignez vous sur les alternatives que l’on peut vous proposer et surtout, pour vous les jeunes demoiselles, protégez-vous afin de ne pas subir d’IVG ou d’infections qui pourraient compromettre vos chances plus tard de devenir mamans.

Publié dans : Articles, Pathologies chez l'adulte

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