Prise en charge d’un arrêt cardiaque

Prise en charge d’un arrêt cardiaque


I Définition de l’arrêt cardiaque

L’arrêt cardiaque comme son nom l’indique est un arrêt brutal, inopiné, du fonctionnement du cœur. Ces arrêts cardiaques provoquent chaque année en France près de 50 000 décès. L’arrêt cardiaque peut toucher n’importe qui, même s’il est plus fréquent chez les hommes de plus de 55 ans et il est souvent une complication d’un accident cardiaque comme l’infarctus du myocarde qui est la non vascularisation du cœur. En effet, le cœur est une pompe qui a pour fonction de distribuer le sang dans tous nos tissus et organes mais lui aussi à besoin de sang pour fonctionner. Le cœur se nourrit par des artères coronaires directement issu de l’aorte. La sténose de ces artères, c’est à dire, le rétrécissement de la lumière artérielle conduit inexorablement à un déficit d’apport vasculaire au cœur lui même et notamment à son propre muscle : le myocarde.

Plus de 70 % de ces accidents surviennent à domicile, le reste sur la voie publique ou dans des lieux publics. Une grande partie d’entre eux a lieu devant des témoins qui le plus souvent ne savent pas pratiquer les gestes adaptés. Du coup, le sang qui transporte l’oxygène ne circule plus, en particulier au niveau du cerveau et du cœur et les lésions du cerveau deviennent irréversibles en quelques minutes. Si on agit vite, en pratiquant les gestes qui sauvent (massage ou avec pose de défibrillateur que l’on retrouve de plus en plus dans les lieux publics), le cœur peut repartir évitant ainsi de lourdes séquelles, voire la mort. Tout le monde doit et peut pratiquer les gestes de premiers secours. Il vaut mieux faire que de ne rien faire. Cela peut sauver un membre de votre famille, un ami, un voisin , un inconnu. Le temps de prise en charge est primordial. Plus vous mettez du temps à prendre en charge la victime, moins elle aura de chances de survie.

II  Comment reconnaître un arrêt cardiaque ?

La personne s’effondre ou vient de s’effondrer brutalement. Elle est inerte et le plus souvent allongée sur le sol. Comme dans toute situation de porter secours, il faut s’assurer qu’il n’existe aucun danger environnant : si tel est le cas il faut s’en protéger (débrancher le courant,…). On constate immédiatement l’absence des signes de vie :La victime est inconsciente : la personne ne réponds pas et elle est inerte. Vous pouvez lui prendre les mains et demander qu’elle vous les serre. Demandez lui bien de vous serrez les 2 mains. Cela pourrait déjà orienter le diagnostic. Si elle ne serre pas vos mains on passe alors à la 2ème étape. Est ce que la personne respire ? En cas d’arrêt cardiaque, la victime ne respire pas : ni le ventre, ni la poitrine ne se soulève. Au besoin vérifier l’absence de mouvements en posant la main sur le ventre, au-dessus du nombril. Une victime inconsciente qui ne respire pas, est en arrêt cardiaque. Elle a besoin immédiatement d’une réanimation cardio-pulmonaire.

 

III Quelle est alors la prise en charge d’une réanimation cardio-pulmonaire ?

Il y a trois gestes à faire : appeler les secours, masser et défibriller si vous possédez un défibrillateur a porté. 

Appeler les secours: pour déclencher très rapidement les secours spécialisés et gagner du temps dans la prise en charge, demandez aux témoins d’alerter ou si vous êtes seul faites le vous-même. 15, 18 ou 112 en disant « arrêt cardiaque » et commencez la réanimation. Profitez-en pour demander à la personne qui alerte de revenir avec un défibrillateur.

Masser: il faut débuter immédiatement le massage cardiaque en attendant la mise en place d’un défibrillateur. Le massage cardiaque consiste à appuyer régulièrement et fermement sur le thorax d’une victime. Ces compressions thoraciques font circuler le sang dans le corps lorsque le cœur ne peut plus le faire lui-même. Voici les différentes étapes pour réaliser un massage cardiaque optimum :

Victime allongée sur le dos, par terre, on se place à genoux auprès de la victime.

– On lui dégrafe ( arrache sa chemise, son tshirt ) et on déboutonne son pantalon afin de la libérer de toute compressions externes
– On place le talon d’une main au centre de la poitrine, strictement sur la ligne médiane, jamais sur les côtés et l’autre main au-dessus de la première et on appuie de 4 à 5 cm bras tendus, coudes non fléchis.
– On relâche immédiatement la pression pour que la paroi remonte: c’est la décompression. La poitrine doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression.
– On réalise le geste 100 fois par minute: cela doit être rapide. Plus d’un mouvement par seconde !!!

Si la personne reprend des couleurs durant le massage ne lâchez rien vous êtes entrain de réactiver les circulations cérébrale et sanguine qui sont nécessaires à la reprise de l’activité cardiaque. 

– Un ami, médecin chef des urgences dans un chu parisien m’a dit un jour : Il vaut mieux faire que de ne rien faire !!!!! 

 

masser

Vous allez sûrement parfois entendre et ressentir des craquements au niveau du sternum et des côtes. (Plus la personne est âgée plus cela a de chance de se produire) Ne vous en préoccupez pas. Il vaut mieux casser quelques côtes que de ne rien faire.

Le massage cardiaque est une activité qui demande force et endurance. Sous le coup de l’émotion ces qualités seront décuplées n’ayez pas peur de ne pas tenir le coup en attendant l’arrivée des secours. N’hésitez pas à crier pour chercher de l’aide! 10 minutes, 15 minutes c’est long… SI vous êtes plusieurs vous pourrez vous relayer. Les pompiers sont un exemple parfait pour cet exercice. 

Défibriller : voir paragraphe suivant

IV Que faire si l’on m’apporte un défibrillateur avant l’arrivée des secours ?

Lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque de survenue brutale, le cœur peut être relancé par un choc électrique délivré par un défibrillateur que l’on trouve maintenant partout (train, avion, lieux publics…). L’objectif est de détecter une fibrillation, c’est-à-dire une contraction anarchique du cœur pour que l’on puisse actionner un choc électrique qui aura pour fonction de rétablir des ondes cardiaques physiologiques.

– On ouvre le défibrillateur et on suit les instructions vocales.
– Coller les électrodes : une sous la clavicule droite et l’autre sous le sein gauche.
– Connecter le câble.
– Une fois connecté, le défibrillateur indique qu’il réalise une analyse du rythme cardiaque et qu’il ne faut pas toucher la victime. Cette analyse dure quelques secondes. Il est important de ne pas toucher la victime pour ne pas perturber l’analyse.

Ensuite le défibrillateur va vous énoncer une des deux possibilités :

Choc recommandé : l’appareil choque ou propose de choquer (suivant qu’il est entièrement automatique ou semi-automatique) ; on appuie alors sur le bouton qui clignote. Ne pas toucher la victime.
Choc non recommandé : on reprend le massage cardiaque.

Jusqu’à l’arrivée des secours ou une réaction de la victime ou une reprise de conscience.

Une personne âgée a autant de chance, voir même plus, d’être réanimée qu’un jeune homme de 30 ans. L’angiogenèse est la formation d’artères suppléantes autour du cœur au cours de la vie. Une personne âgée aura un réseau artériel plus conséquent qu’un jeune adulte ce qui pourra lui permettre d’avoir une marge de manœuvre pendant la crise cardiaque.

 

Si vous deviez vous rappelez d’une seule chose : Il vaut mieux faire que de ne rien faire !!

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