L’hernie discale et l’ostéopathie




L’hernie discale fait partie des antécédents le plus couramment cités en ostéopathie. Nous avons en ostéopathie une explication bien différente de son apparition et de sa cause par rapport à la médecine allopathique traditionnelle. Il est important de noter que la moelle épinière est présente de la 1ère cervicale à la 2ème lombaire. Au delà, seule l’émergence de racines nerveuses ( queue de cheval) est présente. Cela est important à noté dans les signes de compressions médullaires.
Qu’est qu’une hernie discale, ces différents stades ? Quelles sont ses complications ? Comment s’installe t-elle ? Quelle est le traitement ostéopathique quand il est possible ?
Je vais ici vous expliquer, sans trop rentrer dans les détails techniques et de façon compréhensible tout cela.

I Définitions : Disque intervertébral, hernie discale

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Le disque intervertébral est une structure situé entre 2 vertèbres jouant le rôle d’amortisseur et de répartition des forces et contraintes mécaniques. Il est composé de 2 choses : l’annulus fibrosus et le nucleus pulposus ( noyau discal )

A noter, chose importante pour l’explication ostéopathique à venir, que le disque n’est pas directement vascularisé par une artère. Il se nourrit par imbibition. C’est à dire, que c’est son propre mouvement qui va « attirer »  du sang vers sa structure, pour que celle ci soit en bon état. Dès lors, une articulation mobile confère au disque une bonne vascularisation donc une bonne structure.

L’hernie discale est la saillie du disque vertébral hors de son logement. On peut lui donner plusieurs stades d’évolutions : Le bombement discale, la protrusion discale ou l’hernie discale exclue. L’IRM est selon moi le meilleur examen clinique pouvant déterminer le plus précisément possible son stade et ses complications.

a) Le bombement discale

C’est l’apparition d’un léger bombement de l’annulus hors de son articulation. Repoussant ainsi des structures ligamentaires vertébrales. A ce stade, la structure du disque pâtit déjà d’un blocage mécanique de l’articulation.

b) la protrusion discale

C’est la saillie plus importante d’une partie de l’annulus en dehors de son logement. Elle repousse le système ligamentaire de l’articulation vertébrale plus explicitement. Comme étant la plupart du temps d’évolution lente, elle peut à ce stade ne pas être encore ressentit par le sujet, mais elle peut déjà être aussi source de conflits disco-radiculaires.

c) l’hernie discale

A ce stade le noyau lui aussi fait irruption hors de son logement intervertébral. Il y a de forts risques que celle ci entraîne un conflit disco-radiculaire ou un conflit médullaire ( entre C1 et L2) en refoulant le fourreau dural.

 

hernie-discale

d) l’hernie discale exclue

Stade ultime : l’intégralité du noyau est exclue de sa position physiologique. A ce stade il y à dans la plupart des cas des signes accrus de névralgie ( douleur du nerf) , paresthésies ( défaut de sensibilité tel que les « fourmis » le long du nerf) et un risque accru de paralysie ainsi que d’autres signes cliniques associés.

II Complications d’une hernie discale

a) Contact disco-radiculaire ou disco-médullaire

Le disque et son noyau peuvent alors venir contacter une racine nerveuse si sa saillie est latéralisée ou bien les deux racines si sa saillie est médiane. C’est pourquoi, lors de l’anamnèse du patient, si ce dernier évoque un double trajet nerveux au même étage, il est fort probable que ce symptôme révèle un conflit disco-radiculaire médian. Pour ma part, si ce dernier n’a pas d’IRM je l’envoi chez son médecin traitant afin que ce dernier lui en prescrive un afin de confirmer ou infirmer la présence d’une telle complication.

b) Compression disco-radiculaire ou disco-médullaire

La compression radiculo-médullaire ou disco-radiculaire est l’étape supérieure qui évoque les mêmes symptômes que précédemment mais cela peut faire toute la différence avec le traitement ostéopathique associé. L’étape de la compression est selon moi l’étape qui dit : « chirurgie et non plus ostéopathie. »

A savoir que la moelle épinière stoppe au niveau de la 2ème lombaire. A partir de là, elle envoie un réseau multiple de nerfs : la queue de cheval ( article à venir sur le syndrome de la queue de cheval). A partir de L3 il n’y à donc plus de compression médullaire possible en terme technique.

III Logique mécanique Ostéopathique

a) D’où vient la douleur ?

Pour moi, l’hernie discale, quand celle-ci ne contact pas ou ne comprime pas une racine nerveuse ( voir médullaire), n’est pas LA cause de douleurs mais un symptôme qui évoque pour moi un blocage mécanique de son articulation. C’est donc ce blocage qui véhiculera une douleur via des tensions ligamentaires, inflammations et autres.

b) Mécanique de l’apparition de la hernie discale sans complications

Comme vu plus haut dans l’article, un défaut de mobilité entraînera un défaut de vascularisation et in fine un défaut de structure du disque. Ce dernier va alors être plus fragile, moins compressible, son rôle d’amortissement moins efficace. Il va avoir tendance à donner ce qu’on nomme une discopathie. En plus d’affaiblir la structure du disque, le blocage vertébral impose des contraintes mécaniques qui vont avoir tendance à refouler le disque hors de son articulation . Selon les contraintes de blocages, de postures, le disque va pouvoir alors commencer à sortir, de façon antérieure ( plus rare) ou postérieure. Il sera accompagné d’une composante de latéralité ( schéma ci-dessus d’une hernie discale postéro-latérale) , ou tout simplement centrée ( médian).

IV Traitement ostéopathique

Le traitement ostéopathique sera efficace que si l’on a auparavant identifié la nature de l’hernie.

a) Stade non conflictuel

Au stade non conflictuel, l’ostéopathie est d’une très grande efficacité. C’est le blocage vertébrale qui est source d’inflammation et qui provoque ces douleurs vertébrales et névralgiques. Dans certains cas l’on peut noter un retour à la normal du bombement discale ou de la protrusion. Le disque récupérant une bonne imbibition, donc une bonne vascularisation, va « cicatriser » et dès lors va stopper sa progression hors de son logement et parfois même retrouver sa place physiologique.

b) Stade conflictuel par contact

Au stade du conflit par contact disco radiculaire, l’ostéopathie peut avoir un très bon résultat aussi. Cependant il limitera le processus d’exclusion mais le retour à la normal est moins avéré. Un suivit ostéopathique trimestriel sera alors de rigueur. Une IRM de « contrôle » faite tout les 6 mois sera de bon ton afin d’apprécier les résultats.

Le traitement ostéopathique est celui de la cause première : à savoir un blocage vertébral. En levant ce blocage, nous rendons au système articulaire toute sa mobilité. Le disque sera dès lors revasculariser de bonne façon. Il est toutefois important de noter que passé le stade du contact disco-radiculaire ou disco-médullaire, l’ostéopathie diminue ses chances de traiter cela.

c) Stade conflictuel par compression ou de hernie par exclusion

Au stade du conflit par compression disco radiculaire ou d’exclusion , l’ostéopathie est selon moi inefficace. Seule la chirurgie pourra alors être bénéfique. Pour rassurer mes patients qui présente ce genre de choses, je leur explique qu’aujourd’hui la plupart des opérations se font sous endoscopie et elles ont d’énormes succès. A Montpellier comme à Toulouse il existe d’excellents neurochirurgiens. Seul bémol, il faut en moyenne 3 à 6 mois pour récupérer d’une telle opération. Mais une fois opéré, il est important de consulter un ostéopathe afin d’éviter une récidive possible.

V Conclusion

Le facteur temps est primordial lors de la survenue de douleurs cervicales, thoraciques ou lombaires. Un gros traumatisme tel un accident de voiture ou autre peut être la cause d’une hernie clairement identifiée des années après. C’est pourquoi, consulter un ostéopathe après un tel traumatisme va favoriser la non survenue d’hernie discale. La compression radiculaire ou médullaire est selon moi plus manipulable. Le stade mécanique étant tout simplement révolu puisque celui ci est devenu « atteinte structurelle » par la compression des éléments du système nerveux périphérique ou central. Passée cet étape seule la chirurgie pourra alors être efficace. Plus l’on prendra à temps la pathologie, plus on éloignera la table d’opération. Vous avez été victime d’un traumatisme +++, prenez rendez-vous chez votre généraliste pour lui suggérer un IRM. Le cas échéant où il s’avérerait la présence d’une hernie non compressive, prenez alors rendez-vous avec votre ostéopathe.

Publié dans : Articles, Pathologies chez l'adulte

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